PORTEURS DE
BACTERIES MULTIRESISTANTES
(BMR)
(version 2)
L’isolement septique doit être mis en oeuvre dès
qu’une seule bactérie multirésistante est suspectée ou identifiée.
L’objectif est d’empêcher la propagation des BMR au
sein d’un même service, mais aussi à d’autres services ou hôpitaux lors du
transfert de ces malades.
II-
PERSONNES CONCERNEES PAR LE PROTOCOLE
A)- PERSONNEL HOSPITALIER :
-
Personnel médical
-
Personnel soignant (IDE, AS, brancardiers)
-
Personnel médico-technique (kinésithérapeutes, manipulateurs radio,
ouvriers, diététiciennes)
-
Personnel hôtelier et d’entretien (ASH, CES)
-
Tout autre intervenant : ambulancier, gestion des téléviseurs,
psychologues, assistantes sociales, secrétaires médicales…)
B)- FAMILLE ET
VISITEURS
C) LE PATIENT
Colonisé ou infecté par l’un des BMR suivants :
·
SAMR (staphylocoque doré Méticillino-résistant)
·
Entérobactéries hyperproductrices de CASE (céphalosporinase)
·
Entérobactéries productrices de BLSE (ßétalactamase à spectre élargi)
·
Pseudomonas aeruginosa Ceftazidime résistant (Fortum résistant)
·
Acinetobacter résistant à la Ceftazidime résistant (Fortum résistant)
·
Entérocoque résistant à la Vancomycine
·
BK multirésistant (résistance conjointe à la Rifampicine et à l’isoniazide)
(se référer au protocole d’isolement septique pour
les
patients tuberculeux)
La transmission des BMR est essentiellement une transmission CROISEE :
-
manuportée +++
-
par l’intermédiaire du matériel (stéthoscope…)
-
aérienne
(BK multirésistant, éventuellement SAMR)
A-
ALERTE
B-
SIGNALISATION
C-
ISOLEMENT GEOGRAPHIQUE ET TECHNIQUE
Contact téléphonique à partir du laboratoire de
bactériologie, entre le biologiste et le clinicien ou le cadre infirmier du
service de soins.
Le cas est relevé sur une fiche au laboratoire, à
destination des infirmiers de l’unité d’hygiène.
1- Comment ?
Deux types d’autocollants
permettent la signalisation du cas :
s un triangle bleu à usage
exclusif de la porte de la chambre
ò un sens interdit rouge pour
tous les autres sites de signalisation des BMR
2- Quand ?
- Dès que le germe est isolé au laboratoire,
- Dès que l’information arrive au service de soins.
La date de mise en place de l’isolement septique sera inscrite sur le sens
interdit rouge figurant sur la pochette du dossier médical.
3-
Où ?
-
sur le résultat de l’antibiogramme fourni par le laboratoire
-
sur la pochette du dossier médical
-
sur la couverture cartonnée du dossier de soins
-
sur la porte fermée de la chambre du patient.
(le triangle bleu peut être
glissé dans une pochette transparente,
accrochée à la porte).
-
Au niveau de la salle de soins, l’utilisation de cartons de couleur doit
permettre d’identifier rapidement sur le tableau, les chambres en isolement
septique.
(Une couleur peut
correspondre à une espèce bactérienne).
4-
Qui signale ?
-
Au niveau du laboratoire :
les biologistes collent le
sens interdit sur le résultat de l’antibiogramme.
-
Au niveau des services de soins :
le personnel médical ou
paramédical se charge de la signalisation.
L’isolement septique est
une prescription médicale qui sera notée dans le dossier de soins et le dossier
médical. La date de mise en place de l’isolement septique sera inscrite sur le
sens interdit rouge figurant sur la pochette du dossier médical.
1)- ISOLEMENT GEOGRAPHIQUE = Préférable
Ø En chambre individuelle
dès que possible
Ø En chambre à 2 lits ou
plus, en regroupant les patients porteurs du même germe multirésistant.
La porte de la chambre d’isolement doit être fermée.
Si plus de deux patients sont porteurs de BMR, on les
regroupera dans un même secteur du service, pour limiter les risques de
transmission croisée.
Ces patients seront vus en fin de visite médicale.
En cas d’impossibilité de mettre en œuvre un
isolement géographique, on appliquera un isolement technique strict (cf.
chapitre 2)
2)- ISOLEMENT TECHNIQUE = Indispensable
a)- Unité Mobile de Prévention (UMP)
-
Renforce l’isolement technique et permet une meilleure gestion du
matériel individualisé pour le patient.
-
A réserver prioritairement aux patients pour lesquels on ne peut mettre
en place d’isolement géographique.
-
Sera stationnée :
·
à l’extérieur de la chambre (patient en isolement géographique).
·
à l’intérieur de la chambre (quand impossibilité d’isolement
géographique)
b)- Aseptie des mains
-
Point d’eau dans la chambre, correctement équipé de savon bactéricide et
d’essuie-mains à usage unique.
-
Lavage soigneux des mains au savon bactéricide, avant et après tout
contact avec le patient. (cf. protocole lavage des mains).
Après le
lavage des mains, le robinet sera fermé à l’aide d’un essuie-mains.
-
Les solutions hydroalcooliques représentent une excellente alternative
au lavage des mains, surtout lorsque les points d’eau sont absents, ou éloignés
du patient.
L’application de solutions
hydroalcooliques ne nécessite pas de rinçage.
c)-Matériel à usage réservé.
·
Dossier médical et dossier de soins ne rentrent pas dans la chambre
·
Chariot de soins individuel avec :
Petit
matériel réservé à l’usage du patient :
-
antiseptique en monodose ou petits modèles
-
stéthoscope, thermomètre,
- boîte de
gants
- petit
modèle de containers à aiguilles
(à jeter après 48 heures au plus tard)
- matériel
de toilette
- petit
matériel de soins
·
Port de gants UU stériles ou non stériles, enlevés dans la chambre à la fin
des soins
·
Port de surblouse
-
Surblouse en tissu pour les visiteurs.
-
Surblouses UU pour les soignants :
* lors des soins
contaminants, et de la toilette
* lors des contacts directs prolongés avec le malade
(kinésithérapie…)
* lors du nettoyage de la
chambre par les AS.
-
La surblouse UU sera jetée après chaque soin.
-
Ne pas porter de surblouse :
·
pour les soins dépourvus de contacts directs avec le patient,
·
pour le nettoyage des sols par les ASH
·
Port de masque :
Le personnel
mettra un masque de soins avant d’entrer dans la chambre pour le cas de
patients colonisés ou infectés au niveau respiratoire par SAMR ou
entérobactéries productrices de BLSE.
(Le port de
masque pour prévenir la transmission de la tuberculose est traité dans le
protocole « ISOLEMENT SEPTIQUE DES PATIENTS TUBERCULEUX »).
·
Vaisselle :
La vaisselle sera évacuée
vers le lave-vaisselle du service.
·
Sacs de déchets dans la chambre :
-
Rouges minces suspendus au chariot de soins, à changer après chaque soin
ou au minimum à chaque changement d’équipe.
Ces sacs doivent être
fermés avant la sortie de la chambre et mis dans un sac rouge plus grand et plus
rigide
·
Sacs à linge : ils sont au nombre de 2
-
1 sac hydrosoluble introduit dans le sac en tissu gris à rayures. Le sac
hydrosoluble sera fermé dès remplissage au ¾. Le sac en tissu sera fermé dans
la chambre.
·
La cuvette pour la toilette au lit :
-
Chambre avec sanitaire : l’eau de la toilette est versée dans la
cuvette des WC, puis la cuvette est nettoyée sur place avec du détergent et
acheminée ensuite vers le lave bassin afin d’être désinfectée.
Les cuvettes ne supportant
pas le lave-bassin seront désinfectées à la JAVEL.
-
Chambre sans sanitaire à 1 ou 2
lits : l’eau de la toilette sera versée dans le lavabo, puis la cuvette
sera nettoyée avec du détergent et acheminée vers le lave bassin afin d’être
désinfectée. Le lavabo sera nettoyé et désinfecté à la JAVEL.
La surblouse sera éliminée
dans le sac des déchets infectieux après ce geste.
·
Les excrétats : urines, liquides d’aspiration bronchique, trachéale,
selles, crachats, liquide gastrique…
a)-Patients hébergés
dans une chambre avec sanitaire :
-
Pour récupérer les liquides d’aspiration, on utilisera des poches UU qui
seront fermées et éliminées dans le sac des déchets infectieux.
Les poches UU seront
changées au minimum tous les jours.
-
Selles et urines : le bassin doit être immédiatement vidé dans la
cuvette des WC, nettoyé avec du détergent et emporté vers le lave-bassin.
-
Si le patient est porteur d’une sonde à demeure, le système clos doit
être respecté. Les urines sont vidées régulièrement dans un bocal qui sera
versé dans la cuvette des WC.
-
Si le patient est porteur d’un étui pénien, les urines sont collectées
dans une poche éliminée sans être vidée, dans le sac des déchets infectieux,
après avoir noué la tubulure. Cette recommandation est valable pour les poches
recueillant d’autres liquides biologiques (gastrique, ascite…).
b)-Patients hébergés
dans une chambre sans sanitaire :
-
Pour récupérer les liquides d’aspiration, on utilisera des poches UU qui
seront fermées et éliminées dans le sac des déchets infectieux.
Les poches UU seront changées
au minimum tous les jours.
-
Les bocaux ayant recueilli des urines ou autres liquides biologiques
seront bouchés avant la sortie de la chambre, puis acheminés vers le
lave-bassin.
-
Les urines et les selles recueillies dans les bassins ou urinoirs seront
vidées dans le lave bassin où le matériel sera ensuite désinfecté.
Les bassins seront fermés
par leur couvercle à la sortie de la chambre.
Les urinoirs seront
couverts d’une protection non stérile à usage unique.
-
RAPPEL : les liquides biologiques (urines, liquide gastrique,
liquide d’ascite…) recueillis dans des poches doivent prendre le circuit des
déchets infectieux.
Nécessité d’une information
orale du patient avec :
·
Justification de l’isolement par la volonté de limiter la propagation
bactérienne.
·
Education aux règles d’hygiène élémentaires (lavage des mains, port de
masque, etc…)
·
Limitation des déplacements hors de la chambre.
B)- LES VISITEURS
·
Limiter le nombre à 1 personne à la fois
·
Information sur le respect de l’isolement :
- Eviter de toucher le patient et l’environnement
proche du patient
- Port de surblouse en
tissu, laissée dans la chambre, face extérieure repliée vers l’intérieur. Cette
surblouse sera changée quotidiennement.
- Ne pas s’asseoir sur le
lit
- Lavage des mains au
sortir de la chambre
- Port de masque selon
indications
(Une plaquette d’information au patient et aux visiteurs est
en cours d’élaboration).
A- TRANSFERT ET TRANSPORT D’UN PATIENT
-
Avertir par téléphone l’équipe médicale du service receveur, le service
de brancardage ou les transporteurs privés
-
Vérifier que l’autocollant de signalisation des BMR rouge ò est collé sur :
·
la pochette du dossier médical
·
la couverture cartonnée du dossier de soins.
-
Sur le réseau MERCURE, remplir l’item BMR qui apparaîtra sur la fiche de
demande d’examen.
-
Mettre un masque de soins au patient en cas de colonisation ou infection
respiratoire
-
Protéger les sites de dissémination des BMR chez le patient
-
Après usage, nettoyer et désinfecter le matériel de transport.
B- LEVEE DE L’ISOLEMENT
La levée de l’isolement se fait sur prescription
médicale.
En court séjour : la levée de l’isolement correspond
habituellement à la sortie du patient.
En moyen et long séjour : la levée de
l’isolement géographique se fera dès que l’épisode infectieux est terminé.
L’isolement technique sera maintenu durant toute
l’hospitalisation du patient.
La levée de l’isolement septique peut être discutée
avec les biologistes responsables des analyses bactériologiques.
C- DEPART D’UN PATIENT
Appliquer le protocole de nettoyage d’une chambre au
départ du patient.
Compléter par une désinfection de contact par voie
aérienne avec du PULVI-SPRAY.
-
Décret du 6 décembre 1999 relatif à l’organisation de la lutte contre
les infections nosocomiales
-
Circulaire n° 645 du 29 décembre 2000 relative à l’organisation de la
lutte contre les infections nosocomiales
-
100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections
nosocomiales – 1999 – CTIN
-
Maîtrise de la diffusion des BMR – 1999 – CTIN
-
Isolement septique – 1998 – CTIN- SFHH
-
Fiches de recommandations pour la maîtrise de la diffusion des BMR –
1998 C-CLIN PARIS NORD
|
DATES |
NOMS |
SIGNATURES |
REDACTEURS |
Juin 2001 |
UFHH
+ Grpe travail Correspondants en Hygiène Hospitalière |
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VERIFICATEURS |
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|
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APPROBATEURS |
25
septembre 2001 |
REUNION CLIN |
N.
LUGAGNE-DELPON |