Février 1994
Membres du groupe de travail Ad Hoc
Pr P.Carli Directeur du groupe (Paris)
Pr P.Adnet (Lille), Pr F.d'Athis (Montpellier), Dr L.
Jacob (Paris), Dr P.Lassie (Bordeaux), Pr T.Pottecher (Strasbourg), Dr B.Riou
(Paris)
Dans le but de contribuer à une sécurité optimale des
patients transportés dans l'hôpital, la Société Française d'Anesthésie et de
Réanimation recommande une prise en charge et une surveillance fondée sur les
éléments détaillés dans ce document.
Ces recommandations concernent des patients atteints
d'une détresse vitale patente ou latente, ou dont le pronostic fonctionnel est
gravement menacé. Ces patients sont destinés à être hospitalisés dans une unité
de soins intensifs, après la pratique éventuelle d'examens complémentaires ou
d'actes thérapeutiques.
Ces recommandations portent sur l'organisation des
transferts, leur déroulement, la surveillance, le matériel et les personnels.
Leur principe général est la continuité de la chaîne des soins et de la
surveillance au cours du transport.
Ne seront pas envisagés dans ces recommandations, les
transports de nouveau-nés ou ceux impliquant une équipe spécialisée dans les
transferts interhospitaliers médicalisés pour lesquels ont été élaborées des
recommandations spécifiques.
La décision de transfert est prise conjointement par
les médecins du service de départ et du service receveur. Schématiquement, ce
type de transfert intrahospitalier peut concerner des transports entre deux
unités d'anesthésie, de réanimation ou leur équivalent, ou des transferts entre
une unité d'anesthésie ou de réanimation et une unité ne relevant pas de ces
spécialités.
Dans le premier cas, la prise en charge du patient
est assurée conjointement par les deux équipes qui peuvent se transférer la
responsabilité du patient. Dans le deuxième cas, c'est l'équipe d'anesthésie ou
de réanimation qui en assure l'organisation et la réalisation.
Avant le transport, le médecin responsable du patient
et celui organisant le transport évaluent l'état du patient, adaptent les soins
en cours et les éléments de surveillance aux circonstances.
Au cours du transport, le patient est soumis à une
surveillance constante et adaptée à son état. Elle porte sur des éléments
cliniques permettant de détecter une détresse respiratoire, cardiovasculaire ou
neurologique et sur les éléments spécifiques qui peuvent être nécessités par
l'affection, dont est atteint le patient ou par les thérapeutiques entreprises
et poursuivies au cours du transport. Il est hautement souhaitable que la
surveillance clinique soit complétée par une surveillance continue de la
saturation artérielle en oxygène et de l'électrocardiogramme. Il est recommandé
de renforcer la surveillance des paramètres vitaux et des éléments de soins et
de monitorage au décours des différentes mobilisations des patients.
A l'arrivée dans l'unité qui reçoit le patient, et
avant de la quitter, l'équipe de transport s'assure que la continuité des soins
et de la surveillance est respectée, tout particulièrement lorsque le motif du
transport est la réalisation d'un examen complémentaire.
L'équipe de transfert doit disposer du matériel
permettant la prise en charge d'une détresse respiratoire, circulatoire ou
neurologique. Ce matériel doit permettre en particulier de poursuivre dans de
bonnes conditions l'assistance ventilatoire, la perfusion de solutés et
l'administration de médicaments. Si des médicaments spécifiques sont
nécessaires au traitement de la pathologie en cours de transport, ils doivent
être disponibles.
pour le transport intrahospitalier de courte durée d'un
patient stable doit être portable, autonome en énergie et comprendre au minimum
:
ou que l'état du patient le nécessite, l'équipe doit
pouvoir disposer en outre des éléments suivants:
ainsi que du matériel de surveillance et de
traitement.
A l'intérieur de l'hôpital, le choix du moyen de
transport est dicté par la distance, la durée, les circonstances du transport
(hôpitaux pavillonaires, plusieurs bâtiments) et l'état du patient. Il peut
s'agir du lit du patient, d'un brancard spécial, ou d'une ambulance.
Le moyen de transport choisi doit permettre la
disposition du matériel nécessaire à la thérapeutique et à la surveillance du
patient.
L'équipe de transport comprend :
Lorsque l'état du patient l'autorise, celui-ci peut
être confié de préférence à un(e) infirmier(e) anesthésiste diplômé(e) d'état
ou à un(e) infirmier(e) diplômé(e) d'état. Dans ce cas, le transport est
effectué sous la responsabilité d'un médecin qui peut être appelé et intervenir
à tout moment.
Cette équipe peut être complétée par un médecin en
formation ou une infirmière en formation.
La Société Française d'Anesthésie Réanimation
recommande aux médecins anesthésistes-réanimateurs, responsables de
l'organisation des transferts, de réaliser en accord avec les services
administratifs concernés un plan permettant leur mise en conformité avant le
1er mai 1995.