SERVICE de REANIMATION POLYVALENTE 

ANNEE 2001

Dr. Bernard—Alex GAÜZERE

Chef de service

 

 

Le service de Réanimation polyvalente (16 lits) couvre un bassin d’environ 350 000 habitants. Le C.H.D comprend 550 lits de court séjour dont 10% sont affectés aux soins intensifs ou à la réanimation. Le personnel médical du service comprend 4 PH : 2 anesthésistes-réanimateurs, 1 réanimateur-pneumologue, 1 réanimateur-cardiologue, et 4 internes de spécialité.

Les gardes senior sont assurées sur place par les 4 praticiens du service, les 2 praticiens du service des Grands Brûlés ainsi que par 1 anesthésiste-réanimateur extérieur à la Fédération, soit 7 praticiens. Les gardes junior sont assurées sur place par 4 internes (de spécialité en général). Le service est validant pour le D.E.S.C de Réanimation,

Le personnel paramédical comprend: 1 cadre infirmier assisté d’un infirmier référent, 24 infirmières, ½ kinésithérapeute, 16 aides-soignants et 3 agents. Un infirmier prend en charge un nombre maximum de 4 patients .

 

Le service recrute plus de 10% de ses patients en dehors du secteur sanitaire I (460 000 habitants) : 7% des patients sont originaires du secteur sanitaire II (sud, 250 000 habitants), 2% sont originaires de Mayotte. Son caractère régional est donc affirmé.

Les patients originaires du secteur sanitaire II (sud) ont été adressés, dans les suites de la chirurgie cardiaque, ou dans le cadre de l’activité de greffes rénales. Les patients originaires de Mayotte sont transférés directement par le service de Réanimation de l’hôpital de Mamudzu.

 

La cellule de prélèvements et de greffe d’organes (Dr. Angelini) est rattachée au service de réanimation. Son activité fait l’objet d’un rapport séparé, ainsi que l’activité infirmière.

 

1)      Les patients

 

1.1)           Admissions. 751 admissions ont été prononcées en 2001. Le nombre d’admissions reste supérieur à 700 pour la 8ème année consécutive.

 

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

entrées

744

638

655

641

727

713

789

784

758

746

734

751

décès (%)

129 (18)

111(17)

136(21)

120(19)

134(18)

150(21)

156(20)

150(19)

181(24)

170(23)

168(23)

171(23)

journées

5080

4713

5147

5219

4557

4044

4298

3994

4139

4621

4065

4187

D.M.S (jours)

6.8

7.5

7.4

10

7,1

5.6

5.5

5,1

5,5

6,2

5,5

5,6

occupation (%)

87

81

88

89

78

82

86

68%

71%

79%

70%

72%

IGS

 

12,6

13,8

12,8

12,4

12,4

12,1

40,5

40,8

40,8

42,2

40,7

oméga moyen

108,4

112,8

117,3

87,1

92,8

91,7

93,8

104,4

120,46

106,6

101,8

oméga/jour

 

14,4

15,2

11,8

12,3

12,6

16,4

18,4

19,1

19,4

19,2

18,3

 

 

 

 

 

 

 

 

IGS2

IGS2

IGS2

IGS2

IGS2

 

L'âge moyen des patients s’élève progressivement qui était d’environ 50 ans en 2000  et est égal à 49.6 ans en  2001. Le sex ratio reste nettement masculin et témoigne toujours d’une forte surmorbidité masculine, très marquée à la Réunion, liée à la traumatologie, aux pathologies respiratoires post-tabagiques et aux conséquences de la forte alcoolisation ambiante.

 

 

1.2) Triage des admissions

 

·     Les critères d'admission des patients dans le Service sont écrits et diffusés, afin :

 

·     d’inciter à une réflexion sur les objectifs de la réanimation : faire passer un cap difficile à un patient, dans des conditions acceptables de dignité et de souffrance.

·     d’inciter à une réflexion sur l'acharnement thérapeutique en privilégiant l’admission des patients susceptibles de retirer un avantage de leur passage en réanimation.

·     d’homogénéiser les pratiques entre les praticiens.

 

Toutefois le triage raisonné des patients trouve ses limites. Certains patients dont le décès est prévisible à court terme, soit dans le service, soit dans les services d’aval (arrêts cardiaques "réanimés avec succès", AVC massifs, post-opérés lourds de chirurgie cardiaques avec complications précoces), peuvent être difficilement récusés pour plusieurs raisons : raisons "humanitaires", insistance de la part de certains médecins, ou plus rarement de la part des familles, prélèvements d'organes (âge inférieur à 65 ans).

 

Certain patients sont donc inutilement admis en Réanimation, leur décès apparaissant inéluctable. Il nous semble important d’en limiter leur nombre, pour des raisons d’humanité, mais aussi également économiques et de responsabilisation des médecins demandeurs, soit hospitaliers, soit libéraux.

 

 

Nb

Services pourvoyeurs

 

 

 

4

Origine non précisée

 

 

 

1

médecine physique et réadaptation

 

 

32

service porte

 

 

 

2

rhumatologie

 

 

 

6

médecine polyvalente

 

10

médecine interne

 

8

hépato-gastro-entérologie

 

10

neurologie

 

9

pédiatrie - adolescents

 

7

urgences pédiatriques

 

1

diabétologie

 

18

pneumologie

 

6

cardiologie

 

11

cardiologie soins intensifs

 

1

immunologie

 

1

hématologie

 

25

transplantation rénale

 

18

néphrologie

 

7

chirurgie ortho-traumatologie

 

11

chirurgie infantile

 

3

chirurgie cardiaque

 

25

chirurgie digestive

 

2

hospitalisation détenus

 

4

chirurgie urologique

 

17

chirurgie vasculaire

 

4

ORL

 

 

1

stomatologie

 

1

dermatologie

 

1

hématologie

 

3

grands brûlés

 

1

gynécologie

 

220

urgences

 

29

Chirurgie cardiaque : soins intensifs

 

14

maternité

 

513

 

 

 

 

 

Nombre

Service receveurs

 

 

11

Destination non précisée

 

 

1

service porte

 

 

44

médecine polyvalente

2

addictologie

 

38

médecine interne

 

19

hépato-gastro-entérologie

 

 

15

neurologie

 

2

pédiatrie enfants

 

15

pédiatrie - adolescents

 

 

10

diabétologie

 

34

pneumologie

 

16

cardiologie

 

 

33

cardiologie soins intensifs

 

 

2

hématologie

 

 

26

transplantation rénale

 

 

29

néphrologie

 

 

11

chirurgie ortho-traumatologie

 

 

11

chirurgie infantile

 

 

11

chirurgie cardiaque

 

35

chirurgie digestive

 

 

2

hospitalisation détenus

 

 

1

chirurgie urologique

 

 

16

chirurgie vasculaire

 

 

8

ORL

 

 

5

stomatologie

 

1

ophtalmologie

 

5

hematologie

 

2

grands brûlés

 

4

Gynécologie

 

16

maternité

 

 

3

chirurgie cardiaque soins intensifs

428

 

 

 

 

 

1.3) Gravité des patients

            

1.3.1) L’indice de gravité simplifié (IGS2) traduit la gravité moyenne des patients et s'établit d'après le recueil des valeurs les plus péjoratives de 15 paramètres au cours des 24 premières heures d'hospitalisation. La valeur 2001 est voisine de celle des années précédentes.

 

1.3.2) IGS2 et mortalité. La validation de l’IGS 2 apparaît bonne pour l’ensemble des patients, quel que soit le diagnostic. L’IGS est directement corrélé avec la probabilité de mortalité (exception faite des troubles métaboliques, type acidocétose diabétique). La courbe montre que le taux de mortalité des patients se situe en 2001, comme au cours des années précédentes, au-dessous de la mortalité attendue, témoignant d’une bonne performance du service, en comparaison avec la banque de données nationale. L’a médiane de l’IGS 2 est égale à 37 (Vs 32 en métropole), témoignant de la plus grande gravité des patients.

 

 

Légende : comparaison des probabilités de mortalité en fonction de la valeur de l’IGS (base de donnée nationale : carrés, réanimation CHD = losanges)

 

La charge en travail

 

Le score Oméga total mesure la charge moyenne en travail médical et paramédical pendant le séjour et dépend directement de la durée moyenne de séjour, à raison d’un minimum de 4 points par jour. En 2001, sa valeur est la plus basse depuis 1998.

 

L'indice Oméga journalier reflète la charge quotidienne en travail médical et paramédical. Il est à sa valeur la plus basse depuis 1997

 

2001

2000

Omega 1

 

 

 

 

58

28

trachéotomie : mise en place ou surveillance

 

 

 

 

52

60

drains thoraciques/péricardiques : mise en place ou surveillance

 

25

20

entraînement a la ventilation a domicile

 

 

 

342

338

cathéter central ou désilet : mise en place ou surveillance

 

 

 

33

29

cathéter artériel pulmonaire : mise en place ou surveillance

 

102

114

cathéter artériel : mise en place ou surveillance

 

 

 

17

7

sonde d'entraînement électro-systolique : mise en place ou surveillance

 

430

403

intubation : mise en place ou surveillance

 

 

 

7

13

contre pulsion aortique : mise en place ou surveillance

 

 

 

28

33

cardioversion

 

 

 

 

 

 

 

96

100

traitement d'un arrêt circulatoire

 

 

 

 

 

231

248

utilisation de drogues vasoactives

 

 

 

 

 

9

15

utilisation de fibrinolytiques

 

 

 

 

 

29

28

perfusion de dérivés sanguins, volume > 1/2 masse sanguine en 24h

 

2

3

lavage gastrique

 

 

 

 

 

 

87

81

alimentation parentérale : 35 calories/kg/jour pendant au moins 10 jours

 

94

70

alimentation entérale : 35 calories/kg/jour au moins 10 jours

 

17

11

sonde urétérale : mise en place ou surveillance

 

 

 

3

7

cathéter sus-pubien : mise en place ou surveillance

 

 

 

1

3

traction orthopédique complexe

 

 

 

 

169

194

bilans neurologiques rapproches

 

 

 

 

4

9

drainage de liquide céphalo-rachidien

 

 

 

 

361

354

sédation de plus de 24 heures

 

 

 

 

2

0

drain péricardique (acte supprime)

 

 

 

 

 

Omega 2

Nombre patients

nb jours

moyenne

intitulé

 

6

17

            2,83  

épuration extra rénale séquentielle

 

132

177

            1,34  

endoscopie bronchique

 

 

29

34

            1,17  

endoscopie digestive

 

 

86

100

            1,16  

préparation accompagnement transport hors réanimation

8

8

            1,00  

préparation de transport par le S.M.U.R.

183

277

            1,51  

échographie

 

 

 

31

39

            1,26  

préparation, accompagnement, accueil au bloc

 

Omega 3

 

 

 

Nombre patients

nb jours

moyenne

 

 

 

 

 

 

 

30

143

            4,77  

pansement chirurgical complexe

 

 

 

100

638

            6,38  

isolement d'un malade en chambre stérile

74

277

            3,74  

ventilation spontanée avec P.E.P. et C.P.A.P.

 

 

469

2970

            6,33  

ventilation mécanique

 

 

 

 

78

335

            4,29  

dialyse péritonéale continue ou hémofiltration continue

 

 

1.4) Les décès

 

Le taux de décès reste supérieur à 20% pour la 7ème année consécutive. Il représente environ 35% du nombre total de décès enregistrés au CHD en 2000. Il convient de noter que la mortalité globale s’est fortement accrue au CHD au cours des dernières années.

 

Parallèlement, on enregistre également une forte augmentation du nombre de décès à la Réunion, qui semble liée pour partie au vieillissement de la population, qu’on peut lire sur la pyramide des âges. Les moins de 20 ans représentaient 41.5% de la population au précédent recensement de 1990, ils sont 39% en 1997. La part des plus de 60 ans est passée de 8% à 9% dans le même temps.

 

1.5) Durée moyenne de séjour

 

La durée moyenne de séjour (5.6) reste inférieure à 6 jours pour la 7ème année consécutive. La médiane est égale à 2 jours.  La création d’une structure intermédiaire d’une capacité de 4 lits, dépendant directement de la réanimation, permettrait de mieux réguler les sorties des patients notamment au cours des fins de semaine, et d’optimiser les capacités d’accueil du service de réanimation.

 

1.6) Taux d'occupation

 

Le taux d’occupation administratif ne prend pas en compte le dernier jour d’hospitalisation, sauf en cas de décès. Ce taux ne tient donc pas compte de la vie quotidienne d’un service, qui ne peut au mieux disposer du lit d’un patient sortant qu’en début d’après-midi (placement dans un service d’aval, temps de nettoyage des locaux...). Ce taux administratif est égal à 73%. Un moindre nombre de patients (-12), mais surtout un raccourcissement de la DMS en sont la cause. Ce taux a autorisé les nettoyages successifs de unités de soins à plusieurs reprises en 2001.

 

2) Les pathologies

 

 

Légende : classement des pathologies par nombre d’admissions.

 

Pathologie

Nb

Jours

D.M.S.

Décès

IGS moyen

Omega total moyen

IGS total

Oméga total

surveillance post-opératoire

134

538

4,0

20

34

92

4527

12363

insuff. resp.chronique décompensée

79

662

8,4

27

43

143

3404

11320

insuffisance ventriculaire gauche

52

281

5,4

9

45

107

2336

5539

pneumopathie

38

273

7,2

11

38

117

1445

4430

septicémie SAI

37

213

5,8

18

57

126

2110

4651

intox. volontaires médicamenteuses

36

122

3,4

2

33

59

1202

2112

état de mal épileptique

32

228

7,1

4

43

118

1390

3785

traumatismes non crâniens

26

180

6,9

5

28

107

721

2773

AVC

26

190

7,3

15

60

121

1567

3146

intox. volontaires produits autres

24

43

1,8

2

39

39

929

932

troubles mentaux/alcool

19

30

1,6

1

38

36

720

691

diverses pathologies

19

78

4,1

5

41

74

778

1397

diabète coma/acido-cétose

18

28

1,6

0

32

16

584

286

arrêt cardiaque réanimé

16

167

10,4

10

77

194

1229

3107

infarctus du myocarde

13

41

3,2

6

50

67

647

875

état de mal asthmatique

12

72

6,0

1

28

104

341

1251

insuffisance rénale aiguë

11

19

1,7

1

46

26

509

288

traumatismes crâniens

10

48

4,8

2

50

88

496

884

choc cardiogénique

9

64

7,1

6

78

150

706

1350

troubles endocriniens et métaboliques

9

36

4,0

0

27

23

242

208

hémo-pneumothorax trauma.

9

97

10,8

1

24

161

216

1448

paludisme (P. falciparum)

9

53

5,9

0

28

104

253

933

pancréatite aiguë

8

58

7,3

1

30

99

243

790

Autres pathologies cardiovasculaires

8

12

1,5

2

37

40

295

320

tumeurs malignes et leucémies

7

31

4,4

4

60

113

419

794

éclampsie

7

11

1,6

0

19

23

134

162

Autres troubles neurologiques

7

28

4,0

2

38

66

266

460

Autres pathologies respiratoires

6

28

4,7

0

26

65

154

387

choc hypovolémique

6

42

7,0

2

44

137

265

823

méningites

6

86

14,3

3

64

240

385

1442

leptospirose

5

29

5,8

1

21

154

106

768

embolie pulmonaire

4

22

5,5

1

28

67

113

266

pneumothorax spontané

4

5

1,3

0

17

29

67

115

hypokaliémie

4

6

1,5

1

31

25

122

100

hémorragie digestive

4

14

3,5

1

49

70

196

279

épanchement pleural

4

19

4,8

1

38

51

152

204

béri-béri

3

1

0,3

0

22

7

65

20

coma hypo. non diabétiques

3

27

9,0

2

54

196

162

588

syndrome Guillain-Barré

3

106

35,3

0

20

484

60

1452

péritonite aiguë

2

48

24,0

0

39

507

78

1013

Grossesse (sauf éclampsie)

2

3

1,5

0

25

25

50

50

VIH, infection, parasitose

2

9

4,5

0

27

97

53

194

acidose sévère

2

3

1,5

0

30

12

60

24

cholécystite aiguë

2

3

1,5

1

50

70

99

140

tétanos

1

43

43,0

0

33

504

33

504

Autres pathologies rénales

1

1

1,0

0

33

11

33

11

phlébite intra-crânienne

1

3

3,0

0

23

48

23

48

psychiatrie

1

12

12,0

1

50

230

50

230

Tumeurs bénignes

1

3

3,0

0

37

12

37

12

hépatite virale, coma

1

7

7,0

0

71

164

71

164

gangrène gazeuse

1

1

1,0

0

14

44

14

44

effet indésirable médicament

1

1

1,0

0

35

9

35

9

embolie graisseuse

1

0

0,0

1

71

46

71

46

encéphalite virale

1

44

44,0

0

57

836

57

836

noyades

1

6

6,0

0

24

87

24

87

choc / anesthésie

1

6

6,0

0

40

82

40

82

coma SAI

1

4

4,0

0

49

47

49

47

fibrillation ventriculaire

1

2

2,0

1

116

79

116

79

 

751

4187

5,6

171

41

102

30550

76359

 

Le classement des 5 ou 6 principales pathologies est globalement inchangé depuis plusieurs années et rend compte de la forte proportion de patients redevables d’une ventilation artificielle et d’une neurosédation.

 

v Les post-opérés. Premier motif d’admission (134) et 2ème en nombre de journées (1er en 2000).

v    L’insuffisance respiratoire chronique décompensée. Deuxième motif d’admission (79) et première pour le nombre de journées d’hospitalisation (2ème en 2000).

v    Les pathologie cardiovasculaire hors AVC. A structure d’âge comparable, les réunionnais meurent d’avantage de maladies cardiovasculaires.

v    Les pneumopathies semblent avoir été admises en plus grand nombre en 2001 et constituent la 4ème cause d’admission.

v    Les états de mal épileptique. Ils sont très souvent en rapport avec l’alcoolisme chronique et avec une mauvaise compliance au traitement. C’est la classique épilepsie arrosée dont la récidive est la règle.

v    Les septicémies

v    Les intoxications médicamenteuses volontaires. Seules les plus sévères sont admises dans le service, les autres sont admises en service Porte.

v    Les traumatismes.

v    L’alcoolisme. Il sous-tend beaucoup d’hospitalisations masculines dans le service. Dans l’île, en 1994, la consommation d’alcool était 6 fois plus forte qu’en Métropole, et la mortalité par alcoolisme (cirrhoses, psychoses et cancers des voies aéro-digestives confondus), était globalement 3 fois supérieure, quel que soit le sexe.

 

3) Activités cliniques autres

 

3.1) Technicité du Service

 

- Réalisation de l’ensemble des fibroscopies bronchiques par les praticiens du service. Mise en place de la traçabilité des 3 fibroscopes et avec l’appui du CLIN des procédures actualisées de désinfection.

- Autonomisation complète dans le domaine des échographies cardiaques trans-thoraciques puis trans-oesophagiennes.

- Ventilation au monoxyde d'azote : 50 patients.

- Epuration extra-rénale. Autonomisation complète grâce au recours à 2 appareils de type PRISMA capables d’assurer une gamme plus complète d ‘activités : UF, dialyse, hémofiltration, hémodiafiltration. Au prix toutefois d’une surcharge de travail infirmier : surveillance et interventions pour alarmes et changements de poches beaucoup plus fréquentes et d’un coût bien supérieur.

- Trachéotomies par les praticiens du service : 58 (soit 2 fois plus qu’en 2000).

 

3.2) Prélèvements / greffes d'organes. 3 prélèvements multi-oraganes ont été réalisés sur 11 morts encéphaliques (2 contre-indications médicales, 6 refus familiaux. Nombre de greffe rénale : 30 (Vs 21

 en 2000). Les greffés rénaux sont surveillés dans le service en post-opératoire immédiat.

 

3.3) Autres activités du service

 

3.3.1) Consultations externes et explorations fonctionnelles

 

- Maladies respiratoires. (Dr. PAGANIN) Elle permet d'éviter certaines hospitalisations à répétition (insuffisances respiratoires, asthme, pathologies intriquées), et de répondre à une demande croissante des médecins libéraux. Il s’agit dans 90% de patients provenant de la ville, adressés directement par les médecins généralistes pour des pathologies respiratoires résistantes aux traitements ou aux diagnostics habituellement proposés et de 10%de patients revus après un séjour hospitalier : Réanimation, Urgences, autre …

- Echocardiographie. (Dr. BLANC ) pour les patient du service d’Addictologie.

- Pathologie tropicale et appareillage des insuffisants respiratoires graves. (Dr. GAÜZERE). 

- Consultations informelles de douleurs et soins palliatifs (Dr. F. TIXIER)

481 actes et consultations ont été répertoriés (coefficient 11 336)

 

3.3.2) Consultations inter-services

 

Cette activité représente l’appel aux spécialistes du service pour des patients hospitalisés dans l’établissement : 356 actes et consultations ont été réalisés (coefficient 16 861).

 

 

3.3.3) Laser et pose de prothèses endo-bronchiques (Dr PAGANIN). Il s’agit d’une activité de dimension régionale. L’activité d’endoscopie interventionnelle augmente ainsi que l’activité Laser endobronchique et endotrachéal, sur des patients provenant essentiellement de l’extérieur du CHD : service de Pneumologie de St Pierre, Clinique Ste Clotilde.

 

4) Les infections nosocomiales dans le service.

 

La surveillance des infections nosocomiales constitue une obligation légale. Les patients peuvent se retourner contre l’établissement de soins et le personnel soignant en cas d’infection nosocomiale, laquelle est considérée par la justice comme un défaut d’organisation.

 

Les données recueillies dans le cadre du CCLIN sud-est (2ème trimestre 2000) ont été comparés avec celles des données d’une enquête antérieure effectuée dans le service au cour des 12 mois de 1996, utilisant la même méthodologie.

 

 

Année 1996 (12 mois)

Année 1999

 

Année 2000

Année 2001

Nombre patients infectés

24.8 %

25.6 %

27%

30 % (74/247)

Infections urinaires

 

 

 

 

Taux global

3.3/100 patients

9

8.6

5.3

Taux spécifiques

6/100 patients sondés

6/1000 jours sondage

10.8

10.7

11.1

13.9

6.8

7.3

Infections pulmonaires

 

 

 

 

Taux global

10.5/100 patients

9.6

13.7

 

15.8

 

11.9/100 patients intubés

11.4/100 patients ventilés (VNI)

14.9/1000 jours intubation

14.5/1000 jours ventilation

11.8

11.3

11.1

11.6

19

17.4

25.1

23.6

21

22.2

24.7

Colonisation KTVC

 

 

 

 

Taux spécifiques

15.6/100 patients cathétérisés

18.6/1000 jours cathétérisme

12.1

11.7

21.9

24.4

14.8

15.2

Colonisation KT Art.

 

 

 

 

taux spécifiques

10.6 /100 patients cathétérisés

21.1/1000 jours cathétérisme

12.5

21.6

14.6

27.8

2.6

3.9

Bactériémies

 

 

 

 

taux global

11.6/100 patients

9.6

13.7

13

taux spécifiques

13.1/1000 j hospitalisation

8.9

15.7

13.9

 

L’observatoire C-CLIN sud est qui regroupait 59 services de réanimation dont le nôtre en 2000 a étudié 14 566 patients hospitalisés pendant plus de 48 heures : 2 588 patients ont présenté au moins 1 infection, soit 17,8%. ; âge moyen 64 ans ; sex ratio 1.717 ; IGS 34 ; infection à l’entrée 30.9% ; décès 17.7% ; durée de séjour (médiane) 5 jours.

Cette banque de donnée fait état de patients moins graves quoique nettement plus âgés, qui présentent moins d’infections nosocomiales et un taux de décès inférieur à celui de nos patients.

 

5) Activités de recherches et de publications

 

Thèses de doctorat et mémoires

 

Le rôle du Pharmacien dans l’Hospitalisation à domicile à la Réunion. Karine Ho Poon Sung. Faculté de pharmacie de Toulouse. Soutenance prévue en octobre 2001. Thèse de Pharmacie. Directeur de thèse : B-A Gaüzère

 

Tétanos à La Réunion de 1978 à 1998. Elisabeth Massi. Faculté de Médecine de Marseille. 2 Octobre 2000. Directeur de thèse : B-A Gaüzère

 

 

Publications périodiques

Le Grand Raid de la Réunion. B-A Gaüzère. Education physique et sport, 2001, 290, 53-55

     

Aspects médicaux rencontrés lors des vols aériens long-courrier. F. Paganin, A Bourdé, A Herbland, C Lassalle. La Lettre du Pneumologue 2001 2 60-65

 

 

Participation active à des congrès scientifiques avec comité de sélection (résumés de publication - communications orales)

 

Les manifestations cliniques des intoxications volontaires graves aux organophosphorés (OP) et aux carbamates (CA): une étude de 96 patients admis en service de réanimation, à l'île de la Réunion. Ch. Peyron1, C. Auboyer, B-A Gaüzère1 6ème congrès international francophone de médecine tropicale. Dakar. 22-25 octobre 2001.

 

Intoxication au chloralose , à l’île de la Réunion, entre 1988 et 1998 : à propos de 366 cas. Propositions thérapeutiques. P. Schlossmacher*, B-A Gaüzère**, N. Meyer***, M. Hasselmann*

6ème congrès international francophone de médecine tropicale. Dakar. 22-25 octobre 2001.

 

Etude épidémiologique, clinique et thérapeutique de 139 cas de tétanos observés chez des adultes de 1977 à 1998 à l'île de la Réunion. E. Massi, B-A Gaüzère. Service de Réanimation Polyvalente, CHD Félix-Guyon, 97405 Saint-Denis de la Réunion.. 6ème congrès international francophone de médecine tropicale. Dakar. 22-25 octobre 2001.

 

Paludisme d’importation grave à plasmodium falciparum, à l’île de la Réunion. Expérience du service de réanimation de Saint-Denis de la Réunion, de décembre 1988 à décembre 2000. Desrus G., Gaüzère B-A. 6ème congrès international francophone de médecine tropicale.

Dakar. 22-25 octobre 2001.

 

Characterization of asthmatics by general practitioners (GP) : Value of spirometry and

educational training. F Paganin, V Mukendi, R Tap, A Herbland, K Henriette, R Khoury, F Roland, C Ottenwalder. Am Rev Respir crit Care Med 2001 163 : A912

 

 

Participation à la vie de l’Etablissement

 

- Comité de lutte contre les infections nosocomiales : vice-présidence.

- Comité des médicaments.

 

Activités d’intérêt général

 

B-A Gaüzère : Comité Médico-Technique et Financier de l'Association Régionale d'Assistance Respiratoire de la Réunion (ARARR), coordination médicale de l’hospitalisation à domicile

 

F. Paganin : formation des médecins généralistes, épidémiologie avec la DDASS.

 

F. Tixier : soins palliatifs et prise en charge de la douleur (ARAR & HàD). Présidence de la Société d’Anesthésie et de Réanimation de la Réunion.

 

Ph. Blanc : cardiologie au Centre Hospitalier Gabriel Martin de Saint-Paul

 

 

Dépenses pharmaceutiques

 

La valeur globale du poste doit être interprétée avec prudence, car il n’est pas certain que ce poste regroupe les mêmes item qu’au cours des années précédentes, ou que les attributions de dépense aient été affectées précisément.

 

 

classes

valeur 1995

valeur 1996

valeur 1997

valeur 1998

Valeur

2000

Valeur

2001

solutés massifs

342 259          (3)

422 228

(1)

427 556

(1)

365 781

(2)

178 926

19 813 E

128 982 F

Sédation

anesthésie

161 931          (5)

335 102         (3)

423 364

(2)

434 425

(1)

370 189

(2)

68 990 E

449 124 F

(1)

antibiotiques

637 364          (1)

396 357         (2)

310 331

(3)

360 960

(3)

356 106

(3)

63 302 E

412 096 F

(2)

alimentation entérale

parentérale

484 088          (2)

218 740         (4)

179 615

(4)

202 401

(4)

563 387

(1)

68 803 E

415 357 F

(3)

Sympatho. cardiologiques

251 070          (4)

121 849         (5)

69 500

(5)

76 432

(5)

72 114

6 763 E

44 027

substitut plasma

39 071            (9)

34 227         (7)

50 099

(6)

58 821

(6)

 

4 638 E

30 193 F

anticoagulants injectables

36 991          (10)

35 963         (6)

39 615

(7)

31 508

(7)

16 505

 

1 125 E

7 323 F

Total

 

 

 

3 332 936 F

3 839 700 F

584 929 E

3 837 081 F

 

Source : Pharmacie CHD.

 

En 2001, le premier poste de dépenses a été représenté par la sédation / anesthésie, devant les antibiotiques, l’alimentation entérale et parentérale, soit une modification par rapport à 2000.

 

6) Conclusion

 

L'année 2001 a connu une activité soutenue. La participation active au sein du réseau C-CLIN Sud-Est qui regroupe 71 services de réanimation permet de dégager les caractéristiques suivantes des patients de réanimation du CHD :

-        patients sont nettement plus jeunes qu’en métropole et néanmoins plus graves.

-        La durée moyenne de séjour et la médiane sont plus courtes.

-        Le service reste un observatoire tristement privilégié des faillites chroniques de la politique de prévention de certains maux de la société insulaire : polypathologies précoces, alcoolisme, asthme, HTA, épilepsie, diabète, insuffisance rénale.