LES RADIOCOMMUNICATIONS EN SITUATION D’EXCEPTION

MENTHONNEX P1 DECREAU M.2, VIRENQUE C.3, CHAPRON P4., CUVELIER P4., AYMARD M4. ,PEQUIN J.M.4

1SAMU 38 CHU Grenoble, 2SAMU 76A CHU de Rouen, 3SAMU 31 CHU de Toulouse. 4STI, France Telecom, SDIS, PROTEL. Ile de La Réunion.

 

RESUME: L’organisation des secours et des soins d’urgence nécessite une coordination des interventions des organismes publics, ce qui exige la constitution de réseaux de communications efficaces (réseau dénommé Secours et Soins d’Urgences).

 

MOTS-CLES :organisation des secours, communications, SSU.

 

SUMMARY : Relief organisation and emergency response need a coordination of the various public institutions and a reliable communication network.

 

KEYWORDS : relief organisation, communications.

 

 

I - RESEAU SSU ET CATASTROPHE

 

L’organisation des secours et des soins d’urgence nécessite une coordination des interventions des organismes publics qui en ont la charge et qui relèvent du Ministère chargé de la Santé, soit du Ministère chargé de la Sécurité Civile.

 

Cette coordination exige la constitution de réseaux de communications efficaces. A l’issue de travaux menés au niveau national, et dans le cadre de la réforme du plan de fréquence radioélectrique de la Sécurité Civile, il a été décidé de mettre en place le réseau dénommé Secours et Soins d’Urgences (SSU) qu’utilisent conjointement ces services pour l’écoulement du trafic généré par les opérations de secours à personne, à l’exclusion de tout autre type de communication.

 

En application de la circulaire du 18 septembre 1992, la directive interministérielle fixe les règles qui permettent notamment de gérer le trafic radiotéléphonique. Le SSU doit impérativement pouvoir assurer le flux des communications généré lors d’un déploiement d’un dispositif opérationnel important, applicable en situation de catastrophe.

 

La demande potentielle de trafic est notamment liée :

- Aux actions de sauvetage et de secours ;

- A la Médicalisation des secours ;

- Au transport des victimes ;

- A l’information du SAMU, du CODIS et des postes de commandement fixes ou opérationnels qui peuvent être activés à la demande du Préfet.

 

Le SSU à La Réunion

 

La mise en place d’un réseau radioélectrique dans un département au relief aussi escarpé que la Réunion, nécessite une infrastructure complexe. C’est bien évidemment le cas du réseau SSU de l’île de la Réunion.

 

Les quatre premiers relais du réseau SSU ont été installés en 1992 et le réseau a été complété depuis, avec trois relais supplémentaires pour améliorer la couverture du Sud et de l’Est. Aujourd’hui, le réseau est disponible sur la majeure partie du département. Après cinq ans d’exploitation, ce réseau apparaît comme fiable et semble répondre au besoins des utilisateurs.

 

Des équipements de relayage UHF installés dans le véhicule de commandement mobile du SAMU permettent, le cas échéant, de compléter la couverture actuelle. Ces moyens supplémentaires seront installés à proximité du Poste Médical Avancé et du Poste de Commandement Opérationnel.

 

En plus du réseau SSU décrit dans les textes réglementaires, il a été implanté à la Réunion trois réseaux locaux supplémentaires dans les SMUR de Saint-Paul, Saint-Pierre et de Saint-Benoît. En situation exceptionnelle, lors d’une panne technique ou d’un brouillage du SSU, ces réseaux peuvent être activés immédiatement.

 

La gestion des communications est assurée par les Permanencières du SAMU, toutes titulaires du Certificat d’exploitation Hospitalier en Télécommunication. Ce centre équipé de quatre pupitres d’exploitation, permet d’assurer la supervision d’un trafic radiotéléphonique important généré en situation de catastrophe par les différents abonnés (CODIS, SMUR, VSAB, VL du SAMU et des SMUR).

 

Le réseau SSU est évidemment intégré dans l’organisation de réseaux de transmission en situation de catastrophe ; il complète les différents réseaux des services engagés (fréquence interconnexion tous services, réseaux de commandement opérationnels et tactiques du SDIS et réseaux tactiques du SAMU).

 

 

II - QUELLE AIDE PEUT-ON ATTENDRE DU SYSTEME INMARSAT EN SITUATION DE CRISE  ?

 

1) - Présentation d’Inmarsat

 

Le 03 septembre 1976, les gouvernements et exploitants du futur système INMARSAT adopte la Convention Inmarsat et l’Accord d’Exploitation qui régit le cadre de l’exploitation des services et leur commercialisation.

 

Le 16 juillet 1979, l’Accord et la Convention entrent en vigueur et l’existence d’Inmarsat devient effective. L’inauguration du réseau a lieu le 1er février 1982 à Londres.

 

L’objectif d’Inmarsat est de mettre en place les moyens spatiaux nécessaires pour contribuer à la sauvegarde des vies humaines, en offrant les principaux services de télécommunications (téléphone, télex, télécopie, transmission de données).

 

Les transmissions sont assurées par quatre satellites opérationnels et quatre de réserve. Les zones de couverture de chaque satellite correspondent à quatre Régions Océaniques :

- La Région de l’Océan Atlantique - Ouest ;

- La Région de l’Océan Atlantique - Est ;

- La Région de l’Océan Indien ;

- La Région de l’Océan Pacifique.

 

Le service Inmarsat s’articule autour de quatre éléments :

- Le terminal de l’abonné Inmarsat qui permet de communiquer les informations vers le satellite de la zone où l’on se trouve ;

- Les satellites géostationnaires qui assurent chacun la couverture d’une zone océanique ;

- Les stations terriennes qui assurent le relais entre le satellite et le réseau terrestre d’un opérateur télécom ;

- Le terminal du correspondant, appelant ou appelé.

 

 

 

 

 


2) - Tableau synoptique des services

 

Caractéristiques

Inmarsat-A

Inmarsat-B

Inmarsat-C

Inmarsat-M

Couverture mondiale

Oui

Oui

Oui

Oui

Type de communications

Temps réel

Temps réel

Enregistrement

Temps réel

 

 

 

et retransmission

 

Services

 

 

 

 

Voix

Oui

Oui

Oui

Oui

Transmission des données

Maxi. 9600 bit/s

9500 bit/s

600 bit/s

2 400 bit/s

Télex

Oui

Oui

Oui

Oui

Télécopie

Oui

Oui

Mobile vers terre

Oui

X25

Oui

Oui

Oui

Oui

X400

Oui

Oui (Option)

Non

Oui (Option)

HSD

56/64 kbit/s

56/64 bit/s

Non

Non

Vidéo enregistrement

Oui

Oui

Photos

Photos

et retransmission

 

 

 

 

Appel de groupe

Oui

Oui

Oui

Oui

SafetyNETsm

Oui avec installation

Oui avec installation

Oui

Oui avec installation

 

du récepteur IC/EGC

du récepteur IC/EGC

 

du récepteur IC/EGC

FleetNETsm

Oui avec installation

Oui avec installation

Oui

Oui avec installation

 

du récepteur IC/EGC

du récepteur IC/EGC

 

du récepteur IC/EGC

Conforme SMDSM

Oui

Oui

Oui

Non


 

III – ORGANISATION DES RESEAUX DE TRANSMISSIONS

 

Les réseaux sont constitués de l’ensemble des équipements mis en oeuvre et ordonnancés pour satisfaire les besoins en liaisons nécessaires à l’accomplissement des missions de Sécurité Civile. Ils regroupent les différents moyens de transmissions quelque soit le support utilisé (filaire ou hertzien) et quelque que soit leur mode d’exploitation.

 

Ils sont répartis en trois domaines :

- Internes ;

- Externes ;

- Internationaux.

 

Les réseaux internes sont les réseaux créés et utilisés par la Direction de la Sécurité Civile ou des organismes et moyens mis à sa disposition.

 

Les réseaux internes sont hiérarchisés et répartis en deux catégories :

- Les réseaux d’infrastructure ;

- Les réseaux tactiques.

 

Les réseaux d’infrastructure utilisent des installations fixes. Leur mise en oeuvre est permanente. Ils sont répartis en fonction de l’objectif auquel ils concourent : l’Alerte, la Sécurité et l’Accueil ou le Travail.

 

Les réseaux de travail permettent la transmission de l’information entre les moyens opérationnels et le centre de commandement concerné. Les réseaux sont constitués de liaisons filaires ou hertziennes, publiques ou privées, ils se répartissent en deux catégories :

- Les réseaux de commandement ;

- Les réseaux opérationnels.

 

1) - Les réseaux de commandement assurent la continuité des liaisons entre les centres opérationnels et les postes de commandement des différents niveaux de responsabilité. Ils sont organisés de la façon suivante :

- Au niveau national et zonal : Ils sont destinés à mettre directement en liaison d’une part le CODISC, les CIRCOSC et les CODIS entre eux et d’autre part les autorités de la Direction de la Sécurité Civile et de la zone considérée entre elles et/ou avec leur centre opérationnel et poste de commandement. Les informations transmises sont montantes et descendantes. les réseaux utilisent les infrastructures publiques et les infrastructures de transmission propres au Ministère de l’Intérieur ou exploitées par la Direction des Transmissions et de l’Informatique.

- Au niveau départemental : Le réseau de commandement est destiné à mettre directement en liaison les autorités départementales avec les autorités Sapeurs-Pompiers et/ou avec leur poste de commandement. Les informations transmises sont montantes et descendantes, sur voie filaire entre les centres de radioélectrique entre les centres et les moyens opérationnels (exclusivement en alternat bifréquences). Il doit assurer des liaisons fiables sur la majorité des sites potentiels d’intervention majeure. Des relais mobiles peuvent compléter la couverture radioélectrique. Deux abonnés à ce réseau, situés dans des zones de couvertures distinctes, peuvent, sous certaines conditions liées aux contraintes techniques, être mis en relation ponctuellement par manipulation volontaire depuis le CODIS.

 

2) - Les réseaux tactiques sont répartis en niveaux. Ils permettent la communication à l’intérieur d’une même opération sans gêner le fonctionnement des réseaux de travail opérationnel ou de commandement.

 

Ces réseaux ne présentent pas de caractère permanent, ils sont mis en place à l’initiative du Commandement des Opérations de Secours (COS) conformément aux prescriptions d’un ordre complémentaire des transmissions. Cet ordre est implicite lorsqu’une seule fréquence tactique est utilisée. Il doit être rédigé dès que plusieurs fréquences tactiques sont mises en oeuvre non comprises les liaisons air-sol. Les informations transmises sont bilatétales.

- Le Niveau 1 permet les transmissions entre le Commandement des Opérations de Secours, son poste de commandement opérationnel et les chefs de secteur.

- Le Niveau 2 assure les liaisons entre les chefs de secteur et les chefs de sous-secteur, lors de la mise en oeuvre de sous-secteurs.

- Le Niveau 3 assure les liaisons entre les chefs de secteur (chefs de sous-secteur quand ils existent) et les responsables d’unités opérationnelles (unité mousse, unité d’alimentation, groupe d’attaque, feux de forêts...).

- Le Niveau 4 permet les liaisons entre les engins et le personnel d’une même unité opérationnelle.

- Air/Sol : Ce niveau est destiné à assurer les liaisons entre les aéronefs et les équipes engagées au sol.

-Air/Air : Ce niveau est destiné à assurer les liaisons entre les aéronefs. Du fait de sa spécificité, sa mise en oeuvre est de la responsabilité du coordinateur des moyens aériens engagés.

 

 

IV - ALTERNATIVES OFFERTES PAR UN OPERATEUR REGIONAL

 

Les vents cycloniques ont détruit les grandes antennes satellites, 85 % du réseau téléphonque filaire et la totalité du réseau GSM est hors d’état de fonctionnement. Seuls quelques téléphones dans des zones épargnées par les vents violents peuvent de temps en temps communiquer... entre eux.

 

Tout le système téléphonique traditionnel, ainsi que celui des nouveaux mobiles de type GSM, reposent sur des installations terrestres, à l’exception du système INMARSAT, exposé à cette table par France Télécom.

 

Du fait des grandes étendues qui ne sont pas couvertes et de la très forte augmentation du trafic qui ne se limite plus à la simple téléphonie, de nombreux projets de constellations de satellites ont vu le jour. Certaines - et c’est le cas du plus ancien IRIDIUM de Motorola - en sont aux tests avec plus de la moitié des satellites lancés cette année.

 

Décrire l’usage de ce type de téléphone est très simple puisque ces appareils ressembleront aux GSM, avec qui ils offriront fort probablement une compatibilité.

 

Le principe de fonctionnement est, là encore, analogue à celui du GSM, chaque satellite constituant une cellule à laquelle sera raccordé un utilisateur. La différence essentielle, c’est que le satellite qui tournera autour de la terre à quelques centaines de kilomètres d’altitude ira plus vite que l’utilisateur. Il passera le relais à un autre satellite arrivant dans la zone de couverture sans coupure de la communication.

 

Voyons rapidement comment cela sera possible. On a vu tout à l’heure que le système INMARSAT était accessible avec une simple valisette dont le couvercle sert d’antenne. Fini l’antenne parabolique qu’il fallait déployer au sol et pourtant le satellite est en orbite géostationnaire, soit à  36 000 km à la verticale de l’équateur.

 

La difficulté est que l’orbite géostationnaire ne peut être à moins de 36 000 km d’altitude. L’idée est alors venue de placer ce concept d’un satellite qui couvre une zone fixe en permanence par des constellations de satellites qui balaient les zones mobiles et se passent le relais mutuellement pour maintenir la communication téléphonique. Les orbites seront  comprises entre 900 km pour les plus basses et 10 400 km pour les plus hautes, permettant alors de diminuer considérablement la puissance des émetteurs terrestres.

 

Parmi tous ces projets dont un tableau récapitule en annexe la situation, celui de Motorola est à al fois le plus ancien et le plus évolué ; dénommé Iridium parce qu’au départ il comportait 77 satellites ce qui  correspond au nombre atomique de l’Iridium.

 

Les 34 premiers satellites ont été lancés en plusieurs vagues depuis le 5 mai dernier chacun de ces satellites d’une masse de 700 kg tourne autour de la terre à 900 km d’altitude.

 

D’un coût total de 4,7 Milliards de dollars, le projet comportera 66 satellites en orbite basse et devrait permettre d’offrir un coût de communication de 3 USD/mn (18 F) pour une terminal à             3 000 $.

 

La concurrence arrivera rapidement avec Globalstar, autre projet de 48 satellites à 1 400 km d’altitude mené par LORAL, QUALCOM et ALCATEL qui vont proposer un terminal à 750 $ pour un coût de communication situé entre 0.35 et 0.55 $ la minute.

 

Le projet plus médiatique est certainement celui initié par le mariage de l’informatique (Bill Gates) et des télécommunications sans fil (Craig Mac Crew) autour de la constellation de près de               300 satellites : TELEDESIC. Ambitionnant de permettre l’accès aux autoroutes de l’information par la connexion directe aux satellites avec des débits dépassant le gigaoctet par seconde, il devrait être opérationnel dans le courant de la deuxième année du prochain millénaire.

 

Le développement de ce type d’application va être très rapide, comme c’est souvent le cas dans le domaine des nouvelles technologies, d’autant qu’on peut dénombre une dizaine de projets de constellations de satellites qui totalisent 600 nouveaux engins spatiaux autour de la terre alors qu’on en dénombre seulement 200 à ce jour.

 

Ce qui est sûr, c’est que ces moyens de communiquer pourront résister à toutes les situations d’exception, tant qu’il y aura des hommes...

 

 


Projet

Origine

Services

Coût Md $

Coût terminal

Coût mn (usd)

Nbre

Altitude

Masse

Lancé

Expl.

Teledesic

Bill Gates/Craig Mc Crew

Mutlimédia

9

 

 

288

 

 

2001

2002

Globalstar

Loral/Qualcom/Alcatel

 

2

750

0.30/0.55

48

1 400 km

425 kg

1997

1998

Célestri

Motorola

Multimédia

13

 

 

60

 

 

 

 

Iridium

Motorola

Téléphonie

4.7

3 000

3.00

66

900 km

70 kg

1997

09/1998

Ico

Inmarsat/Hughes

Téléphonie

3.24

1 500

2.00

 

10 400 km

1 244 kg

1998

2000

Odyssey

TRW et Téléglobe

Téléphonie/Messagerie

2.5

nc

0.65

12

10 400 km

1 250 kg

1999

2000

Sapceway

Hughes

Multimédia

3

 

 

16

36 000 km

3 550 k

1998

2000

West

Matra Marconi

 

2

 

 

11

 

 

 

2002

Sativod

Alcatel

Multimédia

2.8

 

 

32

 

600 kg

2001

 

Skybridge

Alcatel

Multimédia

3.5

 

 

64

 

 

2001

2002

 

 

Tableau récapitulatif de certains projets de constellations de satellites de communication (octobre 1997)


V - LES LIAISONS AIR/SOL DANS LA GESTION DE LA CATASTROPHE

 

L’emploi des moyens aériens au cours des catastrophes est de plus en plus fréquent. Leur bonne fréquentation, grâce à des liaisons radioélectriques, mérite une réflexion qui découle en particulier de l’expérience acquise au cours des feux de forêts.

 

1) - Au quotidien

 

Les SAMU ont une pratique ancienne de l’intervention SMUR héliporté aussi bien au niveau de transports primaires que secondaires.

 

Rappelons à ce sujet les besoins de radiocommunications air/sol et les ressources radioélectriques utilisées.

 

a) - Les ressources radioélectriques

 

L’hélicoptère sanitaire doit avoir des :

- liaisons air/sol d’infrastructure avec :

            . son SAMU de rattachement : en pratique sur la VHF FM 150 MHz de son département donc sur un réseau ralayé. Ceci peut du reste être à l’origine de brouillages, interférences parfois sur plusieurs départements en fonction de l’altitude de vol de l’appareil. Pour cette raison, il a été proposé l’emploi en ½ duplex c’est-à-dire sans activer les relais. Dans le cadre des transports secondaires, il est souhaitable que l’émetteur-récepteur soit programmé pour « parler » avec le SAMU du département où est demandé le transport.

            . L’hélicoptère sanitaire est en liaison avec les organismes civils et militaires de navigation aérienne sur la bande VHF AM 118-137 Mhz.

            . Les hélicoptères de la Sécurité civile sont en liaison radio avec les divers CODIS et CIRCOSC sur les fréquences air/sol infrastructure de la Sécurité Civile canal 07 et                               14 (monofréquence) (tableau 1). Dans certains CIRCOSC, il a été rajouté le canal 88 (canal relayé utilisé en monofréquence).

            . Les hélicoptères de la Gendarmerie Nationale sont en liaison radio avec leur base et l’ensemble du réseau VH Gendarmerie. La plupart sont équipés d’un poste Sécurité Civile en règle calé sur la fréquence 20 KHz. Ceci, à terme, posera un problème d’utilisation lorsque le nouveau plan à 12,5 Khz sera appliqué.

            . Enfin les hélicoptères militaires (ALAT, Armée de l’Air, Marine) sont en liaison avec leurs bases militaires respectives.

 

- Liaisons air/sol tactique

            . En interventions primaires, les hélicoptères devraient avoir la possibilité d’établir des liaisons avec les équipes de secours au sol qu’il viennent renforcer.

            . Avec les VSAB la communication ne peut se faire sur la fréquence air/sol tactique Sécurité Civile (canal 18,23) (tableau 2) réservée pour les feux de forêts. En pratique, avec l’accord du Service des Transmissions de l’Intérieur c’est la fréquence 85,5 MHz qui est utilisée dans beaucoup de départements.

            . Avec les ambulances SMUR, privées, les liaisons utilisent la fréquence SAMU départemental.

 

En pratique, nos hélicoptères ont à leur bord 3 appareillages d’émission-réception : un sur la bande 118 Mhz Aviation Civile, un sur la bande 85 Mhz STI, un sur la bande 150 Mhz. Cela peut poser des problèmes d’installation des appareillages (connectés sur le téléphone de bord) et d’exploitation en cas de trafic important.

 

b) - Les besoins de communication

 

- En mission primaire, c’est le recueil et le guidage de l’hélicoptère mais aussi la préparation du transfert intermédiaire routier de l’équipe et/ou du patient.

- En primaire et secondaire le médecin et le pilote ont besoin des communications suivantes :

            . Information sur la mission aller et retour ;

            . La météo ;

            . Préparation de l’accueil sur la DZ et au service d’Accueil des Urgences.

 

2) - Qu’en est-il en situation de catastrophe

 

Préciser d’abord quels sont les types de catastrophe où les hélicoptères sont engagés. A priori, il s’agit de sinistres où l’accès routier est difficile voire impossible : sur les autoroutes, lors de tremblements de terre, etc...

 

En pratique, l’intérêt de l’hélicoptère est tel que son emploi est devenu quasiment systématique au cours de tout accident collectif y compris en zone urbaine et ce malgré les difficultés de poser (l’exemple des attentats parisiens en atteste).

 

La nuit ne constitue pas une véritable contre-indication.

 

Par contre, les conditions météorologiques sont à prendre très au sérieux.

 

- Les hélicoptères en catastrophe : Il peut être mis en jeu deux ou plusieurs machines de types cariés mono ou biturbines, de poids pouvant varier de 2 à 13 tonnes pour un encombrement de 10 à 20 mètres. Les appareils appartiennent à des organismes divers : SAMU, Sécurité Civile, Gendarmerie, ALAT, Armée de l’Air, Marine, etc...

 

- Les missions sanitaires sont au nombre de trois :

            . Reconnaissance du site au profit : du DSM en vue de l’implantation du PMA, du COS et du pilote pour le choix d’une hélisurface de catastrophe (HDC) ;

            . EVASAN des victimes ;

            . Norias de personnels et de matériels.

 

- Les besoins de communication air/sol sont différentes pour le pilote et le médecin : le pilote doit avoir un contact avec l’HDC.

 

Rappelons qu’une HDC doit être impérativement créée et homologuée en temps réel.

 

On choisit un site accessible aux vecteurs routiers et suffisamment vaste pour recevoir                     3 hélicoptères :

            . Prioritairement un stade à éclairer impérativement la nuit ;

            . En second, un aérodrome ;

            . Sinon, un parking ;

            . Enfin, une zone rurale.

 

Cette HDC comporte : (schémas 1 et 2) :

            . Un balisage pour le jour et éventuellement la nuit, pour l’axe de poser et un minimum de trois emplacements de poser ;

            . Des panneaux pour guider les ambulances ;

            . Une sécurité incendie.

 

Cette HDC est sous la responsabilité :

            . D’un chef d’HDC formé à cette mission et détenteur du CCR ;

            . Assisté d’un adjoint radiophoniste pour la liaison avec les hélicoptères et le PMA ;

            . D’un coordonateur d’embarquement ;

            . De guides de point de poser.

 

Ces personnels sont équipés de chasubles, de casque antibruit, (casque radio pour le radiophoniste), de lunettes type motocycliste, de lampes torche.

 

Dans la procédure d’homologation de l’HDC figurent la détermination :

            . D’une zone d’attente si nécessaire ;

            . D’un point d’entrée et de sortie ;

            . de circuits aller-retour ; HDC - Centre Hospitalier avec un écart de 500 pieds d’altitude entre les deux et un fonctionnement de type circulaire (schéma 3).

 

Ces dispositions se retrouvent sur un document baptisé « message de prise de contact » établi par le pilote du premier hélicoptère intervenant et transmis à l’ensemble des équipes intervenant et aux services de la navigation aérienne.

 

Le médecin doit pouvoir se faire communiquer des bilans sanitaires, adresser des demandes de renfort à propos de la victime qu’il convoie. Ce sont donc des liaisons avec le réseau catastrophe SAMU sur site (Poste de Commandement Opérationnel Interservices) et infrastructure.

 

- La fréquence de base est la fréquence 122,975 Mhz AM appartenant au plan de fréquences aviation civile. Cette fréquence est, en France, affectée aux besoins sanitaires air/sol en particulier avec les Centres Hospitaliers. Actuellement, seule une dizaine d’établissement est équipée. Cette fréquence existe sur tous les aéronefs. Il convient donc de l’implanter au sol sur l’HDC et l’hélisurface d’attente.

 

Une difficulté peut apparaître lors de la mise en oeuvre d’hélicoptères étrangers, comme celà peut être le cas en zone frontalière, un trafic en anglais pourrait s’avérer être nécessaire sur ce réseau.

 

L’intégration de cette fréquence au niveau du PC Opérationnel Interservices est à discuter.

 

A défaut, un lien de communication doit être établi entre HDC et le PMA pour synchroniser les vecteurs sanitaires acheminant les patients vers les hélicoptères.

 

Au Total, l’usage de plus en plus fréquent des hélicoptères dans la gestion des catastrophes impose une normalisation des liaisons radio air/sol. L’emploi de la fréquence 122,975 semble être un choix intéressant permettant la coordination entre appareils appartenant à des organismes différents. Néanmoins, le problème des liaisons air/sol doit être inclus dans un protocole plus général qui est celui de l’hélicoptère de catastrophe, protocole qui devrait être intégré dans les Plans Rouges.

 

3) - Fréquences de l’infrastructure air/sol

 

Ces canaux constituent le support radioélectrique dédié aux réseaux opérationnels pour la coordination  des moyens aériens de la Sécurité Civile.

 

Ils permettent d’établir les liaisons entre les CIRCOSC et les aéronefs dans le cadre de la coordination des moyens aériens.

 

Les CODIS sont invités à veiller ces canaux.

 

Ce réseau est exploité en phonie sous la responsabilité des CIRCOSC.

 

 

Canaux

Fréquences Emission

Fréquences Réception

07

85,5875 MHz

85,5875 MHz

14

85,6750 Mhz

85,6750 MHz

 

Tableau 1

 

 

Mode d’exploitation : alternat mono-fréquence.

Puissance Apparente Rayonnée (PAR) : elle doit être limitée :

            . Pour les stations fixes, au strict minimum pour assurer la couverture radioélectrique nécessaire ;

            . Pour les stations mobiles, à 15 Watts (PAR).

 

3) - Fréquences  tactique air/sol

 

Ces canaux constituent le support radioélectrique dédié aux réseaux tactiques pour l’emploi des moyens aériens de la Sécurité Civile.

Toutes les opérations nécessitant l’emploi combiné de moyens aériens et terrestres exigent une liaison entre l’équipage de l’éaronef et leur correspondant au sol

Ce réseau est exploité en phonie.

 

 

Canaux

Fréquences Emission

Fréquences Réception

18

85,7250 MHz

85,7250 MHz

23

85,7875 Mhz

85,7875 MHz

 

Tableau 2

 

Mode d’exploitation : alternat mono-fréquence

Puissance Apparente Rayonnée (PAR). Elle doit être limitée à 2 Watts (PAR) pour toutes les stations.

 

 

VI - FONCTIONNALITES DU POSTE DE COMMANDEMENT MOBILE DU SAMU

 

Le poste de commandement médical du SAMU est un élément essentiel dans le système de liaison que doit installer sur le terrain le SAMU lors des situations d’exception. Il représente le point de convergence des informations du terrain où celles-ci sont gérées puis retransmises au Centre de Régulation du SAMU. Ce poste de commandement nécessite :

- Un équipement ;

- Du personnel ;

- Des procédures de liaison.

 

1) - Le véhicule

 

Ce poste de commandement est habituellement conçu autour d’un véhicule de dimension variable selon les fonctions qu’on veut lui attribuer (Dans certains cas, il s’agit d’un abri gonflable). C’est un central de communications, auquel peut être adjoint une fonction d’analyse et de réflexion. Dans ce cas, le véhicule doit comprendre au moins 2 pièces dans lesquelles peut stationner un nombre variable de personnes.

 

Il est positionné auprès des autres véhicules de même fonction (Gendarmerie, Police, Sapeurs-Pompiers, Préfet...).

 

2) - Les éléments d’équipement

 

Ce véhicule peut regrouper 3 cellules (technique, transmission, réflexion).

 - Cellule technique :

 Elle rassemble les éléments techniques dans une section du véhicule facilement accessible et dans laquelle on peut trouver :

- Un groupe électrogène pour alimenter en énergie électrique le véhicule ;

- Les dispositifs de radiocommunications ;

- Les dispositifs de radiotéléphonie ;

- Les dispositifs de maintenance.

A cet ensemble sont adjoints les mâts-antennes rétractables permettant de disposer des fréquences nécessaires aux communications avec les différents services et le SAMU.

- La cellule transmission :

Dans cette cellule se situe l’émergence des différents modules techniques : radio, téléphone, fax, équipement informatique multimédia, ainsi que tous les éléments d’un secrétariat (bureau, tableaux d’affichage pour les cartes, tableaux de recensement...).

- La cellule de réflexion :

Cette cellule regroupe les éléments du dispositif permettant une réunion des cadres. Cette cellule a un caractère convivial avec table, chaises et possibilité de restauration.

 

3) - Les personnels

 

Pour mettre en oeuvre ce véhicule, il est fait appel aux personnels hospitaliers suivants :

- Un personnel pour la conduite : soit un conducteur ambulancier qui amène le véhicule sur le      site : celui-ci peut également participer à la mise en oeuvre des moyens de radiocommunications (montage des mâts...) et à la maintenance.

- Un personnel pour les transmissions : soit une ou deux Permanencières titulaires du CEHT. Elles écoulent tout le trafic selon les procédures habituelles.

- Un médecin régulateur assure la coordination du trafic. Il est en relation avec le DSM.

 

4) - Les procédures

 

Elles correspondent à un schéma de transmissions établi préalablement selon le type de situations. Le personnel est en mesure de gérer deux types de trafic :

- En provenance du terrain (par voie hertzienne) ;

- A destination des bases hospitalières (par voie téléphonique filaire ou hertzienne).

Véritable centre nerveux du dispositif d’exception, le poste de commandement médical du SAMU doit être armé en permanence. Il est l’un des premiers éléments opérationnels présents sur une situation d’exception.

 

VII - LOT RADIO  DU PSM2 : QUEL USAGE EN SITUATION D’EXCEPTION

 

1) - Introduction

 

Pour faire face aux situations dites « d’exception » par rapport aux activité quotidiennes du SMUR, les différents réseaux radio hospitaliers (80 MHz, 150 MHz ou 420 MHz) sont insuffisants.

 

Le Haut Fonctionnaire de Défense du Ministère de la Santé a tenté d’y remédier à partir des années 1990 en dotant progressivement 18 départements métropolitains de lots radio. Ceux-ci intégrés au matériel mobile composant les Postes de Secours Médicaux du IIème génération (PSM 2).

 

Trois générations :

- Version 1.1 : affectée aux SAMU 91 et 94 ;

- Version 2.1 : affectée aus SAMU 03, 41, 69, 75, 76 et 78 ;

- Version 2.2 : affectée aux SAMU 06, 13, 31, 33, 34, 38, 44, 51, 59 et 67.

 

2) - Inventaire

 

Deux containers + une housse-mât.

- Container 1 :

            . Le relais + sa batterie + ses alimentations.

- Container 2 :

            . 8 portatifs, 16 batteries et 8 chargeurs ;

            . 1 base, son alimentation ;

            . 1 antenne magnétique avec coaxial, les accessoires nécessaires à la connectique.

- Lot numéro 3 :

            . 1 mât en 8 éléments ;

            . 1 antenne ;

            . les accessoires.

 

3) - Les réseaux

 

- Les réseaux simplex : sur CANAL TACTIC Numéro 1. La fréquence de réception est la même que la transmission :

            . Permet de mettre en service le réseau dès la distribution des postes (ceux-ci étant toujours rangés sur le canal 1 dans le container) :

            . Portée limitée 2 à 3 kilomètres.

- Réseau relayé : sur canal relayé numéro 2. La fréquence de réception F1 est différente de la fréquence d’émission F2.

- Réseau mixte : sur le canal 3. Permet à 2 chantiers différents de communiquer dans sa zone. La remontée des informations se fait par le chef d’équipe qui doit choisir la direction de sa communication :

            . Canal 3 : il parle à son chantier ;

            . Canal 2 : il parle à la base.

La porté est réduite à moins de un kilomètre.

 

4) - Conclusion

 

Ce lot radio du PSM 2 a l’avantage d’exister. Il a déjà pu rendre des services, notamment pendant les JO d’hiver 1992 et parfois ponctuellement ailleurs.

Cependant, de multiples inconvénients - partiellement corrigés à ce jour - le caractérise encore, rendant son usage complexe et aléatoire. Il serait souhaitable de moderniser cet équipage.